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Peut-on être indemnisé pour détention ou assignation à résidence injustifiée ?
Oui, vous pouvez être indemnisé si vous avez fait l’objet d’une détention provisoire ou d’une assignation à résidence sans être finalement condamné. Si vous souhaitez être indemnisé, vous devez faire une demande.
Qui est concerné ?
S’il y a eu un procès
Pour demander une indemnisation, vous devez avoir fait l’objet d’une détention provisoire ou d’une assignation à résidence sous surveillance électronique et être relaxé ou acquitté .
Avant de faire la demande, vous devez attendre que la décision de relaxe ou d’acquittement soit définitive, c’est-à-dire qu’il ne doit plus y avoir de de recours possibles.
Vous pouvez aussi demander l’indemnisation si vous avez été condamné et que vous avez a été innocenté suite à un recours en révision.
À savoir
vous ne pouvez pas être indemnisé après une détention provisoire suivie d’une condamnation, même si la condamnation n’est pas une peine ferme et que vous n’avez pas été obligé de retourner en détention.
Votre demande d’indemnisation peut être refusée pour plusieurs motifs, dont les principaux sont les suivants :
Vous n’avez pas été condamné uniquement parce que vous avez été déclaré pénalement irresponsable pour trouble psychique
Vous n’avez pas été condamné parce que vous vous étiez volontairement accusé ou laissé accuser à tort, pour protéger une personne qui est le véritable auteur des faits
Votre détention était justifiée par un autre motif indépendant de l’affaire dans laquelle vous avez été relaxé ou acquitté
Absence de procès
Pour demander une indemnisation, vous devez avoir fait l’objet d’une détention provisoire ou d’une assignation à résidence avant de bénéficier d’un non-lieu prononcé par le juge d’instruction.
À savoir
il n’est pas possible d’obtenir une indemnisation après une garde à vue, même si aucune charge n’a été retenue contre vous en fin de compte.
Indemnisation
L’indemnité versée sert à réparer le préjudice matériel (perte de salaire…) et moral (éloignement de la famille…) que vous avez subi durant votre privation de liberté.
Vous pouvez demander une réparation intégrale de votre préjudice.
Vous pouvez solliciter une expertise judiciaire pour vous aider à évaluer le préjudice. La demande doit se faire auprès du premier président de la Cour d’appel compétent pour traiter la demande d’indemnisation.
Vous pouvez aussi contacter directement un expert, inscrit ou non sur la liste nationale établie par la Cour de cassation ou une des listes établies par les Cours d’appel. Si l’expert n’est pas inscrit sur une liste, il devra prêter serment.
Procédure
Vous devez adresser la demande d’indemnisation au premier président de la Cour d’appel dont dépend le tribunal ou le juge qui a prononcé la décision de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement.
La demande doit être envoyée sous forme de requête . La requête doit être signée par vous et par son avocat, et elle doit être remise contre récépissé ou adressée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception au greffe de la cour d’appel.
Vous devez envoyer la requête dans les 6 mois qui suivent la décision de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement devenue définitive.
Vous devez indiquer dans la requête les éléments suivants :
Exposé des faits
Montant de la réparation demandée
Indications utiles à l’examen de la demande (la date la nature et la juridiction qui a prononcé la décision)
Justificatifs et éléments de preuve
Cour d’appel
Vous pouvez demander l’aide d’un avocat.
Recours
La décision prise par le premier président de la Cour d’appel peut faire l’objet d’un recours.
Le recours doit être envoyé dans les 10 jours de la notification de la décision, devant la Commission nationale de réparation des détentions de la Cour de cassation. Le recours peut être effectué par les parties au litige, à savoir le justiciable et l’État, représenté par l’agent judiciaire du Trésor public.
Cour de cassation
La décision de la Commission nationale de réparation des détentions ne peut faire l’objet d’aucun recours.
Direction de l’information légale et administrative
21/01/2021
Où s’adresser
A voir aussi :
Définitons
Assignation à résidence : Décision de l’administration ou d’un juge qui oblige un étranger à résider dans un lieu déterminé et à se présenter régulièrement aux services de police ou de gendarmerie
Non-lieu : Décision d’un juge d’instruction ou de la chambre de l’instruction mettant fin à des poursuites pénales
Acquittement : Décision d’une cour d’assises déclarant un accusé non coupable
Requête : Écrit permettant de saisir un tribunal
Détention provisoire : Emprisonnement d’une personne mise en cause dans une affaire pénale, avant la tenue de son procès
Relaxe : Décision d’un tribunal correctionnel ou d’un tribunal de police déclarant un prévenu non coupable
Notification : Formalité par laquelle un acte de procédure ou une décision est porté à la connaissance d’une personne